L’Ultra-Beast et Beast de Sun Peaks : Une course « paradis ou enfer » par Vincent Lacroix


Alors que les gens parlent encore de la Beast de Kilington ou se préparent en vue du Championnat du monde de Lake Tahoe, une course se déroulait en Colombie-Britannique organisée par Spartan Western Canada : l’Ultra-Beast et Beast de Sun Peaks.

Dès notre arrivée à Sun Peaks, l’ambiance était festive. Nous pouvions voir que tout le petit village était dans l’esprit Spartan. L’enregistrement pour les Ultra-Beast se faisait dans un hôtel sur le site. Tout s’est bien déroulé et j’ai reçu ma trousse du coureur.

Le jour de la course, c’est une petite zone du festival qui est érigée. Seulement les commanditaires principaux de Spartan : Emergen-C et Cliff étaient présents et peu de choses étaient à voir. La première chose que vous auriez remarquée sur le site était la température. Il ne faisait que 1 petit degré Celsius et le soleil ne s’était pas encore levé. Tous les coureurs, et moi inclusivement, nous sommes réfugiés dans la loge chauffée jusqu’au moment de l’échauffement d’avant course.

Le départ

Je me mets dans l’aire d’attente pour le départ de 7h15. L’animateur fait un très bon travail et explique en détail les règles de la course : six heures pour compléter le premier tour et douze heures pour terminer l’ultra. Finalement après un léger délai le départ est lancé à 7h30.

Étant habitué à des courses plus chaudes et n’ayant pas complètement récupéré de la Beast de Kilington, les premières heures me paraissent un enfer. Un seul mot me vient en tête : DNF (Did no finish, ne termine pas la course). Je ne parviens pas à me réchauffer. L’organisation nous fait ramper dans de l’eau glacée et je perds plusieurs positions en très peu de temps. Je peine à rester dans le groupe. Ma respiration devient plus en plus difficile, mais je me convaincs de continuer d’avancer. Pour mieux comprendre, les premières heures représentent la partie « enfer » de la course. Une montée interminable qui dure environ 2h30 avec seulement quelques descentes légères. Tous les transports de sac de sable, chaudières de terre et bûches ont été regroupés durant cette ascension. Nous devons à maintes reprises nous tremper dans l’eau glacée ce qui ne nous permet pas de nous réchauffer. La première station d’eau, je l’ai atteinte qu’après 2 heures. Vous imagineriez-vous faire une Sprint (temps moyen 2h) sans aucun point d’eau et en n’effectuant que des montées? Heureusement, la température limite la déshydratation, donc en aucun temps je n’ai manqué d’eau dans ma veste d’hydratation.

Une fois l’ascension terminée, nous nous rendons à un endroit appelé « Top of the world ». La vue est majestueuse et il y a même de la neige. Une tirade de tracteur (tirer une corde à laquelle une brique y est attachée) nous attend et ensuite arrive la partie que j’appelle « paradis ». Pour le reste de la course nous avons droit à des sentiers techniques de différents niveaux de difficulté. Certains sont plus boueux et d’autres plus accidentés avec des racines qui sortent de partout. Des obstacles classiques de Spartan s’y retrouvent, rien ne sort de l’ordinaire. Le « rig » était à son plus simple; des anneaux et 2 barres horizontales suspendues sur chacun des six corridors. Le reste de la course se fait extrêmement bien et je retrouve enfin le moral et ma chaleur corporelle qui me permet de continuer jusqu’au bout. Je termine mon premier tour en 4h45 sur les 6h qui sont allouées. Ça me laisse un gros 7h15 pour compléter l’Ultra-Beast. Le deuxième tour se déroule beaucoup mieux. Je sais que je n’ai qu’à franchir la montée de l’enfer et à me tenir la tête haute durant cette période. Je termine la course avec un temps officiel de 10h23 et un grand sourire.

Résumé

Un tour de Beast comportait environ 24 km avec une élévation de 1400 mètres, dont 80% lors de la première moitié du parcours. Les coureurs de la Beast ont eu droit aux médailles et chandail classique de « Finisher ». Les coureurs de l’Ultra-Beast ont reçu une ceinture et un chandail édition Sun Peaks 2016. Sur les 150 coureurs à avoir pris le départ de l’Ultra-Beast, 93 l’ont réussie (62%).

Évaluatation

J’accorde à cette course une note totale de 6.5/10 .

Les points faibles de la course pour moi furent qu’il n’y aurait pas dû avoir de section à ramper dans l’eau à une telle température. La répartition des premiers points d’eau est inexcusable, soit après 2h d’ascension pour le premier; donc deux points d’eau en 3h de courses, ça n’avait aucun sens quant à moi.

La difficulté des obstacles outre les transports était relativement facile par rapport aux autres courses auxquelles nous avons eu droit durant l’été. Même le lancer du javelot avait une cible plus grosse et plus rapprochée que dans l’Est.

Pour les points forts : la montagne, le parcours et l’ambiance. Cette montagne est magnifique et regorge de superbes sentiers qui ont été bien exploités. Soulignons aussi le marquage de la course sans faille, car même si nous étions occupés à regarder au sol pour ne pas tomber, des flèches rouges étaient peinturées sur les roches indiquant le chemin. Sun Peaks a un potentiel énorme, autant, sinon plus que Owls Head et Kilington.
Est-ce que la course vaut le déplacement? Oui et non. Il ne faut pas s’attendre à une course palpitante et remplie d’action comme Rushwood, mais plutôt a une Spartan classique sur un terrain merveilleux.

Tags: Beast Sun Peaks Ultra Beast

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